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    La petite voiture d’occasion pénétra dans le parc et suivit la longue allée de platanes avant de se garer dans le parking des chambres d’hôtes. Emilie en sortit et regarda tout autour d’elle, un peu désorientée. Il y avait sûrement une erreur, ce domaine ne pouvait pas être à elle… C’était surréaliste !
    « Bonjour ! Puis-je vous aider ? Vous souhaitez louer une chambre ? »
        Elle se retourna pour voir sortir de la demeure une dame un peu forte qui s’essuyait les mains dans un torchon.

    « Bonjour madame… En fait… Je suis Emilie…
     - La fille de Cécilia ! s’exclama la femme l’air réjoui. Entrez ma petite ! Maître Hévrard m’a prévenue que vous veniez aujourd’hui ! Je vous ai tout préparé… Je suis Louise Joubeau, la gérante, et mon mari Henri doit revenir ce soir… C’est lui qui s’occupe des jardins, du potager et de la piscine !
     - Vous connaissiez ma mère ?
     - Bien sûr ! Elle a grandi ici ! Elle ne vous en a jamais parlé ? »
        Comme Emmy secouait la tête, Louise Joubeau poussa un grand soupir.
    « Allons, venez, je vous emmène chez vous ! Ici, c’est le coin des touristes ! Ce n’est pas que ce soit mal, mais… Vous avez votre appartement personnel de l’autre côté. Tout est équipé pour que vous puissiez vivre indépendamment de nous, mais votre place est toujours réservée à notre table d’hôte si vous le voulez ! »
        Emilie écouta distraitement le bavardage amical de la bonne femme, se sentant emplie à la fois de bonheur et de crainte en visitant la demeure qui n’avait pourtant rien d’effrayant ni de sinistre.
        Elle s’installa dans la chambre qui avait accueilli sa mère dans son enfance et déballa ses affaires avant d’appeler ses amis pour leur confirmer qu’elle ne redescendrait pas à Antibes. Mais étrangement, elle n’osa pas leur parler de sa nouvelle demeure, ayant envie de la garder pour elle seule quelque temps encore. Et puis elle voulait tout savoir de cette famille à laquelle elle appartenait. Pourquoi donc sa mère ne lui avait-elle jamais parlé de sa propre famille…
        Elle sortit le pendentif et le passa autour de son cou sur une impulsion. Elle s’observa devant le miroir, et se figea. Derrière elle, une silhouette masculine translucide venait d’apparaître, presque invisible mais suppliante. « Aidez-moi ! »

    Elle cligna des yeux mais sa vision avait disparu. Elle sentit ses jambes se dérober sous elle et s’effondra sur le lit, le cœur battant. Elle resta allongée quelques minutes avant de se secouer. « Un fantôme ? N’importe quoi ! s’exclama-t-elle tout haut. Je frôle l’hypoglycémie, voilà tout ! »
        Elle rangea soigneusement son pendentif avant de redescendre se régaler du repas préparé par Louise.
        Le mari de celle-ci sembla inquiet en la découvrant.
    « Henri était sûr que vous refuseriez de venir ! commenta la gérante.
     - Pourquoi refuserai-je un tel paradis ? s’étonna Emmy.
     - Alors votre mère ne vous a rien dit…
     - Tais-toi, Henri ! Cela ne nous regarde pas ! coupa Louise d’un air fâché. Un peu de tarte, Emilie ? »
        La jeune femme laissa la cuisinière la servir généreusement tout en se promettant d’avoir une conversation sérieuse avec son mari très rapidement.

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  • Commentaires

    1
    SheZeve
    Jeudi 7 Mai 2009 à 18:35
    Ah, la fameuse photo ! héhé. J'aime bien le montage =D
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