• 14 - Samedi soir

      Quelle heure est-il ? 21h ? Mais c’est du grand n’importe quoi maintenant ! J’ai dormi toute l’après-midi ! Par contre je devais en avoir besoin, j’ai une pêche d’enfer ! Wow ! Bon, j’ai la dalle, le frigo est vide. Pas grave, un samedi soir, je vais trouver mon bonheur en ville !

      Et voilà, rien de tel qu’une bonne entrecôte saignante chez Maître Kanter et quelques verres pour fêter mon départ de cette foutue boîte ! Dommage que Mélina et Paul n’aient pas été libres ce soir. Je fête tout seul ma liberté.  J’ai bien envie d’une autre margharita. C’est bizarre, j’en ai déjà  bu deux, et comme si c’était de l’eau. Pas la moindre petite sensation de gaité alcoolisée. Il est où le serveur, faut que je lui dise de la corser un peu plus pour moi.

      Tiens c’est  marrant ! Avec tout le monde qui se presse à l’entrée, dans le miroir derrière le bar, je vois une table libre depuis tout à l’heure, non débarrassée.  Ils sont débordés ce soir. Ah, le voilà.

    « Une margharita double s’il vous plaît… 

    - Tout de suite, monsieur. »

    Je déguste mon verre en rêvassant à mes prochaines vacances. Des pays chauds, ce serait cool ! Guadeloupe, Martinique…

    « Un autre verre, monsieur ? » Je  sursaute, les yeux braqués sur le miroir du bar. Le serveur à côté de la table vide… C’est la mienne ! Non, c’est impossible.

    14 - Samedi soir

    « Vous vous sentez mal, monsieur ? » Je cligne des yeux, halluciné. Je pensais que ce délire était terminé, mais apparemment, je suis réellement  poursuivi par quelque chose. Ce coup-ci, mon image a vraiment disparu !

    « Je vais plutôt payer la note ! » Je me sens balbutier. Le regard du serveur sur les  cinq verres que j’ai descendu ne laisse pas de doute sur ses pensées. La colère gronde en moi, il recule d’un pas en récupérant son appareil à carte bancaire.

    « Bonne soirée, monsieur ! »

    Je l’écoute à peine, une odeur furtive m’a fait me dresser d’un bond. Je récupère mon anorak et je quitte la brasserie  au pas de course.

       Cette voix douce ? Je bondis sur mes pieds mais je suis seul dans l’ombre. Qu’est-ce que c’est que ce délire ? Qu’est-ce que je fiche dans cette impasse sombre d’ailleurs… Je sortais du resto ! Je recule d’un pas. Mon pied heurte quelque chose de mou. Je baisse les yeux pour croiser le regard mort d’un rat. Saigné à blanc. Machinalement, je m’essuie les lèvres. Cette trainée rouge sur ma main. Je me sens partir à la renverse.

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