• 04

    « Qui êtes-vous ? » Ma voix étranglée stoppe net son hilarité.
    - N'ayez pas peur. Je suis là pour vous protéger. »
    J'entends dans le couloir le pas de course de l'infirmière de garde, alertée par l'alarme de mes appareils débranchés.
    - Mademoiselle Marquand! Vous n'auriez jamais dû vous lever !
    Je me retourne mais l'inconnu a disparu. Seuls les battements effrénés de mon cœur témoignent de mon angoisse. Si en plus je deviens folle... Je me laisse rhabiller et coucher sans résistance.
    - Pas ces fichues électrodes! Je vous en prie.
    - Ce sont les procédures normales. Vous avez subi une grave crise cet après-midi...
    - Mais je n'ai rien! Je hurle. Absolument rien! Tous les tests vont encore prouver que mon corps est en parfait état de marche et que mes malaises à répétition n'ont aucune cause ! Ma maladie s'appelle RIEN ! »
    Ma voix hystérique convainc l'infirmière de m'administrer un calmant.
    « Dormez, Louisa, demain tout ira mieux, vous verrez!
    - Jusqu'à la prochaine crise de RIEN ! » je lance juste avant de m'endormir.
    Comme prévu, je repasse pour la quatrième fois tous les tests disponibles dans cet hôpital. Le médecin urgentiste secoue la tête. Il ne sait pas quoi me dire.
    - J'imagine que je n'ai... rien?
    - C'est incompréhensible, me répond-il, embarrassé. Peut-être qu'avec des études neurologiques plus spécifiques... Mon confrère de nuit s'est douté que les résultats seraient encore négatifs. Il m'a laissé pour vous l'adresse d'un neurologue réputé. Il vous a obtenu un rendez-vous pour ce soir! »
    Ce soir? Pourquoi pas! J'ai tout juste trente ans ! L'idée de passer le reste de ma vie dans cet état ne me plonge pas vraiment dans la béatitude. N'importe quelle solution sera meilleure que cette expectative.
    A l'heure dite, je sonne, sans trop d'espoir. L'homme qui vient m'ouvrir me fait reculer d'un pas. Il est torse nu, son corps est superbe mais je ne remarque qu'une seule chose: il est couvert d'arabesque du même style que les miennes, en plus abouties. J'arrête de respirer. Je crois que je vais trouver bien plus que je ne suis venue chercher. Son regard de jade me scrute avec attention. Un sourire charmeur lui échappe.
    04

    « Je ne suis pas exhibitionniste, mais c'était le seul moyen de te convaincre. Entre, Louisa. »
    Cette voix... Je n'ai donc pas rêvé cette nuit. Sans savoir pourquoi j'obéis. Il enfile un T-shirt et je me retrouve installée dans un salon moderne. Il me tend une tasse de thé vert à la menthe.
    « De quoi me protégez-vous? »
    Parmi les milliards de questions qui se bousculent dans ma tête, c'est celle là que je pose.
    - De la bêtise des humains. Mon nom est Gareth. Comme toi, je suis un des derniers dragons vivants sur Terre. Tu es la dernière née de notre espèce.

    « 0305 »

  • Commentaires

    1
    simorette
    Dimanche 1er Août 2010 à 21:07
    ah ben ça alors, c'est de la révélation !!!!
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