• 17 - Epilogue

      J'accepte enfin qui je suis, grâce à Eléonore. Elle m'a appris les gestes, les précautions, la chasse.

    Je ne suis jamais allé voir ma toubib.

    Je n'étais pas malade.

    Je n'étais pas fou.

    Juste, je changeais. De l'intérieur.

      Beaucoup de choses me sont revenues en tête maintenant que je sais. J'ai fini par analyser l'anamnèse de mon mal, la comprendre et la rassembler comme les pièces d'un puzzle complexe qui ne devient évident qu'une fois celui-ci terminé : mon envie de viande grandissante, de viande rouge saignante, l'odorat exalté, la ratatouille bourrée d'ail de ma mère, les coups de soleil, le froid que je ressentais en plein été, la vie que je pouvais prendre des fleurs de Mélina et des choses qui m'entouraient, mon image disparue dans le miroir, le fait que je n'ai pas pu entrer chez Paul car il ne m'y avait pas invité... Tout cela était si clair aujourd'hui... Mais comment aurais-je pu y croire ? Y auriez-vous cru, vous ?

      Nous sommes embusqués dans le parc ce matin. Un vampire peut sortir le jour. Il suffit juste qu'il soit bien couvert. C'est bien le jour, cela permet de repérer ses proies. Le parc est une zone de passage, nous en choisissons deux chacun notre tour et nous les suivons, jusqu'à la nuit tombée. Ce n'est pas très moral de prendre ainsi des vies, mais j'ai arrêté de bouffer du rat. C'est pas bon le rat.

      Après tout, je ne suis plus humain désormais ! Alors, prendre un homme ou une femme pour repas c'est comme prendre un animal, un steak ou toute viande dont j'ai pu me gaver, dont vous vous gavez quotidiennement.

    Eléonore se baisse brusquement. A l'affût. Une odeur merveilleuse envahit mes narines. L'odeur du repas du soir.

      Doucement, j'écarte le feuillage du buisson pour visionner mes proies.

    17 - Epilogue

    Mélina et son copain ? Un sursaut d'humanité revient du fond de mon âme. J'hésite un instant en plongeant mon regard dans le gris acier de celui d'Eléonore.

    - On ne la vide pas. Pas elle. On la transforme. Comme nous. Juste l'apéro quoi...

    Eléonore me sourit. Je lui rends son sourire.

    Mélina aura de nouvelles aventures à raconter !

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  • Commentaires

    1
    Mardi 24 Décembre 2013 à 18:37

    ah ouais, je comprends qu'il ait pas digéré la ratatouille pleine d'ail de sa mère...

    eh bien, tout s'explique effectivement avec l'aide de la logique... j'avoue que je ne l'avais pas vu venir !

    en tout cas, c'était délicieux de vous relire, les filles !

    2
    Mardi 24 Décembre 2013 à 21:07

    Contente que tu aies apprécié très chère !

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